Hormones : les symptômes de mon déséquilibre

Je n’en parle jamais car c’est tabou. Mais ce blog est fait pour me libérer, et pour aider des personnes qui pourraient être dans la même situation, alors je me lance. Ma réalité est la suivante : j’ai mes règles pratiquement TOUS les jours. Ce n’est pas une exagération, ce n’est pas un mensonge, et cela a un réel impact sur mon moral et sur ma vie.

Tout cela a commencé il y a au moins 5 ou 6 ans, d’abord comme du spotting classique, comme cela arrive souvent à de nombreuses femmes. Alors je ne me suis pas inquiétée, quelques examens de routine pour s’assurer que rien de grave ne se cachait là dessous, un changement de pilule et basta. Cela allait s’arrêter, car chez les autres, ça s’arrête assez vite.

Ca ne s’est jamais arrêté, au contraire. Ca a empiré, au fur et à mesure et il y a 3 ans, les saignements quotidiens se sont installés, et avec eux la fatigue chronique et les douleurs. Depuis 3 ans, je n’ai pratiquement plus aucun jour sans symptômes.

En général les principales réactions sont les suivantes :

• Imposible !
• Oh, ça doit être pénible
• Comment tu fais dans ton couple ?
• C’est ta pilule, tu as pensé à arrêter ?

Alors, en vrac : oui c’est malheureusement possible mais on ne sait absolument pas ce qui cloche. Pénible ? Ce n’est pas le mot que j’utiliserai. Je dirai : insupportable, et encore, ce n’est pas assez fort. Comment je fais dans mon couple ? Je souffre, je culpabilise, je me remets en cause, persuadée d’être un problème et un poids pour mon conjoint. C’est la pilule ? Oui, ou non. J’ai tout testé, pris des pilules faiblement dosées, fortement dosées, moyennement dosées ; j’ai testé l’implant ; j’ai tout arrêté quelques temps. A ce stade, j’ai développé une connaissance quasi parfaite des moyens de contraception à disposition en France. Et pourtant, RIEN n’a changé.

Le deuxième symptôme le plus difficile est la fatigue intense, que j’arrive à plus ou moins cacher. On se sent enfermé dans un brouillard, sans énergie, sans envie.

Ajoutons également des douleurs pelviennes, la prise de poids, les troubles digestifs, la perte de cheveux, des troubles de l’humeur, du stress.

Rien de tout ça n’est dramatique. Ce sont même des symptômes courants, tellement courants qu’on ne s’y attarde pas. C’est comme ça, ça finit par passer. Mais pas chez moi. Chez moi, c’est tous les jours, de façon décuplée.

Aujourd’hui, et après des années de doutes, j’ai trouvé un médecin qui enfin a réussi à m’écouter et m’a orienté vers des pistes concrètes :

• un joyeux déséquilibre hormonal : mes récepteurs d’hormones seraient saturés et mon corps réagit n’importe comment au moindre bouleversement. Il ne sait plus comment gérer les changements.
• l’endométriose ou l’adénomyose. Ce diagnostic que je sentais au fond de moi, et que je craignais, est à confirmer d’ici quelques semaines mais les derniers examens réalisés ont révélé des nodules assez caractéristiques.

Entre temps, je teste toutes les clés pour rééquilibrer mon corps. Les séances de yoga hormonal aident à apaiser les symptômes. L’alimentation devrait aider à limiter l’inflammation. La méditation et l’écriture aident à calmer le mental qui en a pris un sacré coup. Il n’y a pas de solutions miracles et aucune pilule magique. Certains essais sont même de splendides échecs. Les journées sont bien longues quand les symptômes reprennent le dessus et que je suis trop fatiguée pour résister. Et justement le problème est là : quand je tente de résister, quand je n’accueille pas pleinement mes émotions et mes ressentis, mon corps se braque et je ne suis plus alignée avec moi-même.

C’est un apprentissage de tous les jours et je suis fière d’en être arrivée là, enfin proche d’un diagnostic et à l’écoute de mon corps. J’ai voulu abandonner des dizaines de fois, j’ai failli écouter les médecins qui me demandaient de faire avec parce qu’incapables de trouver une solution. Je n’ai jamais lâché. La rage en moi est trop forte pour tout abandonner. Leurs échecs ne seront pas les miens.